La beauté sauvera-t-elle le monde ?
Que pensez-vous de la beauté ? À l’époque où j’étais agnostique et étudiante en Art, l’un de mes mantras était la phrase de Dostoïevski : « la beauté sauvera le monde ». A cette époque, la beauté pour moi était l’esthétique, artistique, culturelle… Je pense que vous serez d’accord avec moi qu’aujourd’hui, la beauté relève principalement des canons de la mode, du corps, du visible. Mais… est-ce la seule beauté ? L’expérience de la vie m’a montré qu’il existe un autre type de beauté : celle du cœur.
En effet c’est cette beauté que je découvre ces derniers temps dans de nombreuses nouvelles relayées sur nos écrans. Par exemple cet homme d’affaires qui a payé tous les frais pour que le petit Oliver soit opéré d’une tumeur au cerveau. Les médecins mexicains lui avaient donné quinze jours à vivre s’il n’était pas opéré. Le coût du voyage d’Oliver et de ses parents de Cancun à Barcelone dans un avion médicalisé s’élevait à 196 400€. Et la chose incroyable… le tout payé par une personne qui veut garder son anonymat ! Le père d’Oliver a déclaré : « C’est une joie qu’il reste encore des bonnes personnes. »
Un autre exemple frappant, celui d’Estrella Yadra qui a remis à un commissariat de Seville les 490 € qu’une femme de 84 ans avait perdus. Estrella, mère de deux enfants dont l’un handicapé était au chômage. Les réseaux sociaux ont permis à la fois de retrouver la vieille femme et de faire connaître le fait. Alors une personne très impressionnée a localisé le numéro de téléphone d’Estrella et lui a envoyé 500 € en la remerciant pour son geste. De plus, un peu plus tard, une entreprise a proposé un emploi à Estrella. Les mots d’Estrella étaient : « J’ai juste fait ce que j’avais à faire. » Combien d’autres exemples il y a de cette beauté de la bonté et que nous ne connaissons pas ?
Les mots de Jorge Drexler dans sa chanson « Todo se transforma » m’aident : « Chacun donne ce qu’il reçoit et reçoit ensuite ce qu’il donne. » C’est la beauté du cœur, de la bonté, de la générosité, de l’humilité, de la compassion. Voilà la beauté que je veux vivre et je crois que je ne suis pas la seule. C’est à cette beauté que je sens que Dostoïevski faisait référence. Oui, cette beauté sauvera le monde.
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