Comme des mendiants qui attendent le Seigneur

La pandémie qui s’est propagée au monde entier a également atteint Israël. Cependant, nous avons la chance que dans notre ville de Miilya, de trois mille habitants, dans le nord de la Galilée, aucun cas ne soit encore apparu. Néanmoins, chaque personne en fait l’expérience très différemment :  il y a ceux qui envoient leurs enfants à l’école et ceux qui, par peur, préfèrent que les enfants restent à la maison sous la garde de leurs grands-parents et jouent dans le jardin. Ceux qui vivent comme si de rien n’était sont les jeunes. Ils vont toujours en groupe et ne suivent pas les règles de distanciation, peu importe ce qu’on leur dit. Et puis il y a les personnes âgées. Elles vivent avec plus de prudence.

Depuis le début du confinement, nous avons poursuivi nos activités via Zoom. Cela nous a donné l’occasion de convoquer des jeunes de Jordanie, de Bethléem et de différentes villes d’Israël lors de la même réunion. Jusqu’à présent, quelque chose comme ça était impensable.

Avec le déconfinement, il nous est venu à l’idée de prier, avec un petit groupe de jeunes, un mystère du chapelet à la porte des maisons des personnes âgées, qui en ce moment se sentent plus seules. Voir leur joie pour ce geste a été une grande joie pour nous. Lorsque nous prions le chapelet avec eux, nous remarquons leur peur et le soin qu’ils prennent à prendre toutes les précautions, à respecter les distances et à sortir prier certains d’entre eux avec un masque.

Dans notre ville totalement chrétienne, c’est à la messe où on remarque le plus que nous sommes en période de coronavirus. La loi est que seulement vingt personnes peuvent être à l’intérieur de l’église et qu’elles doivent être jeunes ou adultes. Les personnes âgées et les enfants restent dans la rue car il leur est interdit d’entrer. Il est émouvant de voir ces grands-parents « écouter » la messe et attendre la fin de la célébration, quand la porte s’ouvre et qu’ils peuvent entrer un à un pour recevoir la sainte communion. Ce sont des gens à qui la vie a enseigné que sans foi et sans Dieu, ils ne sont personne et ils ne peuvent rien faire. Maintenant, en tant que mendiants, ils restent à la porte du temple pendant une heure et demie en attendant leur Seigneur, le pain de vie. Magnifique leçon.

Paula Guerreiro

 

Gema Garcia FerreraComme des mendiants qui attendent le Seigneur

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