Lorsque nous apprenons qu’une personne est sourde-aveugle ou que nous la rencontrons personnellement, des sentiments tels que la perplexité peuvent survenir … qui soulèvent de nombreuses questions : comment communique-t-elle ? Comment est sa mobilité? Peut-elle avoir une vie normale quand il lui manque deux sens aussi importants que la vision et l’ouïe?
Je pense que ces gens perturbent notre façon d’être dans la vie. C’est ce qui m’est arrivé. J’ai les cinq sens et ces frères m’ont fait découvrir à quel point j’ai de la chance et le privilège de les avoir. À travers eux, j’ai entendu le message «J’ai soif!» de Jésus qui a besoin de moi. Dieu en eux est plus nécessiteux et plus pauvre que moi. Il est devenu démuni en me demandant la vie pour atteindre ces frères.
Les sourds-aveugles marquent ma consécration. Je dois aller à leur rythme et non au mien, je dois adapter ma façon d’être. Il s’agit d’entrer dans un autre monde, qui chaque jour m’est inconnu, peu importe depuis combien de temps je suis avec eux. C’est un long apprentissage de se situer en eux, dans ce que cela signifie de faire face à d’innombrables barrières jour après jour. Ils doivent continuellement se dépasser car il n’y a pas beaucoup de choses adaptées pour eux.
Que puis-je dire des sourds-aveugles?
Ce sont des personnes très aimées de Dieu et ce n’est pas leur handicap qui les définit comme des personnes, mais le fait d’être enfants de Dieu. Ce sont des personnes qui ont besoin d’être aimées et d’aimer, sensibles à l’amour et au chagrin. Ces frères nous font découvrir d’autres sens auxquels nous n’accordons pas autant d’importance. Ils m’ont appris à quel point le toucher est nécessaire.
Jésus a apprécié ce sens dans ses relations alors qu’il traversait le monde en faisant le bien et en guérissant. Sans le toucher, Jésus n’aurait pas guéri les sourds-muets, l’homme aveugle de naissance et bien d’autres malades. Jésus a choisi le toucher pour rendre ses guérisons tangibles. Il a aimé sans crainte d’être infecté, se laissant toucher par ce que vit chaque personne. Le toucher de Jésus chez les personnes ayant besoin de guérison leur a redonné le sens de la vie. Avec le toucher, Jésus donnait un nouveau sens aux paroles d’amour et d’harmonie et inaugurait une nouvelle façon de regarder le monde et chaque frère. Jésus a guéri la cécité que nous portons en nous, l’ignorance, les blessures subies, les « sacs à dos » que nous portons sur notre dos et qui nous rendent incapables de voir au-delà de nous-mêmes. Lorsque Jésus guérit, il nous ouvre à la réalité que nous sommes tous frères et avons besoin les uns des autres.
Odette Almeida
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